Chroniques de misainiers

Le Misainier

Pendant la première moitié du siècle, le misainier, ou canot breton à misaine, est le plus répandu des petits bateaux de pêche de Bretagne Sud. Long de 4 à 8 mètres, il embarque selon son importance un à quatre marins-pêcheurs et demeure généralement en vue des côtes. C’est un bateau robuste, rustique, économique et sa tenue à la mer est réputée. Construit le plus souvent par un homme seul, sans plan, ni calcul scientifique, ni machine, il est rapide à la voile et travaille à longueur d’année dans des parages connus pour leurs dangers. 

Lire la suite

Les caractères à barbes

 

ésumé d’un article du livre de Hervé Denis « LE PARLÉ MATELOT » 

et du chapitre sur les caractères à barbes de ARVAG tome 1.

Elément essentiel de la décoration des bateaux de pêche bretons, l’alphabet à barbes est sur bon nombre de nos misainiers. Cela fait parfois de la peine, lors de la restauration, d’enlever le bordé sur lequel est gravée l’immatriculation du bateau. Il est étonnant de voir comment les anciens pêcheurs ont su donner un aspect artistique à des chiffres et des lettres, dont la fonction première était purement administrative.

 

Lire la suite

Bout de bois

Il est fréquent que nous discutions de la qualité du bois dont sont faits nos canots et de la qualité du bois recherchée pour des restaurations. Pièces de structure (quille, étrave, étambot et membrures) et bordage sous la flottaison des misainiers sont en général en chêne.

 

Il semble que le plus souvent du chêne vert frais a été utilisé (et continue à l’être), ce qui facilite sa mise en œuvre, tandis que certaines virures passent par l’étuve pour aider à la mise en place.

 

Lire la suite

D’où viens-tu Misaine ?

Je viens d’un pays qui n’existe même plus, pourrait-elle dire.

 

Le mot est attesté en 1573. Il semble qu’il vient du langage du levant (Méditerranée) sous forme de « méjane ou mienne » (1382), en provenance de Gène. Elle a muté en « mizzina », via le catalan. Sa signification est celle d’intermédiaire comme dans mezzanine (plutôt que de situé au milieu). Voile d’arrière sur les galères, la misaine est devenue plus tard (fin du XVIe) dans le langage du ponant (qui est aussi celui des vaisseaux), voile d’avant. Rabelais, grand homme de mer en littérature, nous parle d’arbre de trinquet, comme les proches italiens avec leur « arbreto de tirquette ». Les Anglais, eux ont gardé leur « mizen » à l’arrière. Nous, autres Bretons, subissons l’influence française avec « mizan », tandis que les Basques arborent leur « trinkenten » à l’avant de leur chaloupe.

Lire la suite