Nom du navire : C'hoari wa'n dour
Numéro d'immatriculation : GV 642542 R
Type : misainier à tape-cul
Chantier constructeur : ateliers de l'enfer (Douarnenez)
Année de construction (ou de mise en service) : 1986
Longueur : 7,25 m
Largeur : 2,68 m
Tirant d’eau : 1,13 m
Tirant d’air : 9,8 m
Déplacement (en tonnes) : 3,2 t
Voilure : 56 m2
Moteur : Renault Couach Fixe diesel 28 Cv 1987
Port d’attache habituel : La Fôret Fouesnant (Finistère)
Évolution des anciens canots sardiniers, C'hoari wa'n dour est un misainier à tape-cul, tels qu'ils existaient dans les années 1910 à 1930 dans le sud Finistère. Le tape-cul est simplement bordé sur la tête de gouvernail, d'autant plus reculée que la quête d'étambot est extrême. Il constitue une voile d'appoint par petit temps.
Ce bateau a été construit en 1985/86 par les ateliers de l'enfer à Douarnenez pour l'association "La Misaine".
Il navigue auourd'hui dans la baie de Concarneau.
Un voilier est un ensemble technologique complexe et il doit exister une harmonie entre plan de voilure, formes de la carène, répartition des poids, etc., tout cela pour un usage donné : type de pêche, de transport ou autre. La grande diversité des gréements traditionnels comparée à l’uniformisation des gréements modernes, a pour corollaire une variété des formes de la coque, en dépit des contraintes de la construction classique en bois dont le profil est composé de droites, étambot, quille, étrave à l’exception de l’arrondi plus ou moins prononcé du brion. Qu’est-ce qui caractérise le canot à misaine ? Une voile aurique, à l’exception du tape-cul éventuel, quasi triangulaire (pour l’efficacité au près) dont la surface est faible en comparaison des autres gréements qui bénéficient d’effets de recouvrement et d’extension de surface par le moyen de gui ou bout-dehors.
La coque associée à un tel gréement doit donc s’adapter à cette faible force propulsive et c’est donc ainsi que, progressivement, le misainier a acquis les caractères propres suivants :
Élancements importants augmentant la bordure de la voile et donc sa surface : quête d’étambot importante, étrave assez élancée, voire même à guibre.
Réduction de la surface mouillée par une forte quête d’étambot et un faible tirant d’eau au brion (au détriment de la stabilité de route).
Construction aussi légère que possible.
Largeur généreuse et bouchain très marqué donnant une stabilité pour un lest très réduit (le centre de voilure d’une voile unique est plus haut placé que pour une voilure divisée) et un plan de dérive beaucoup plus efficace. Ce dernier point est beaucoup moins évident que les autres, car il pénalise beaucoup le bateau en surface mouillée et donc en aptitude à marcher dans le petit temps. J’ai le sentiment que cette évolution est surtout motivée par la pratique des pêches côtières avec un équipage réduit.
En dessinant C’Hoari Wa'n Dour, j’ai voulu privilégier surtout les performances à la voile et, tout en adoptant la forte quête d’étambot et la légèreté, les formes dessinées se situent au-dessus de la moyenne des misainiers pour le rapport longueur/largeur et le bouchain est plus doux. Le fait qu’il s’agit d’un bateau déjà grand pour un canot à misaine conduit aussi aux mêmes tendances. L’expérience qui sera ainsi acquise aujourd’hui permettra de vérifier ces hypothèses et d’en savoir un peu plus sur ces bateaux.
François VIVIER